René CAILLIE
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René Caillié né le 19 novembre 1799 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Lenfant subjugué par la lecture du Robinson de Dafoe, voit naître sa vocation dexplorateur et grandi avec dans la tête les noms mystérieux inscrits sur les cartes d'Afrique.
À 16 ans, il quitte son village avec une seule ambition : Etre le premier Européen à entrer à Tombouctou... et en revenir. A Rochefort, il senrôle comme mousse dans une escadre qui appareille pour le Sénégal, le 27 avril 1816. Les cinq navires cinglent vers lAfrique, leur mission reprendre le Sénégal que le traité de Paris vient de rendre à la France après la chute de Napoléon. Le navire amiral deviendra célèbre. Il séchoue sur les hauts fonds du banc dArguin au large de la Mauritanie. La frégate doit être abandonnée, les chaloupes ne peuvent contenir tous les passagers, 150 personnes embarquent sur un radeau de fortune. Seuls,10 rescapés arriveront à Saint-Louis. Un épisode tragique, que Géricault immortalisera avec son tableau le plus célèbre : le radeau de La Méduse. |
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Caillié à son retour en France en 1830
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Veuillez m'excuser pour cette distorsion spatio-temporelle...
Pour le Géricault, le vrai, cliquez sur le radeau d'Uderzo, merci. |
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Arrivé, lui sans problème à bord de la gabare La Loire à Saint-Louis du Sénégal, René Caillié apprend lexistence d'une expédition anglaise qui se prépare à partir sur les traces de lexplorateur écossais, Mungo Park, disparu depuis plus de dix ans. Nécoutant que sa fougue et lappel de la découverte, Caillié tente, guidé par deux indigènes, de rejoindre lexpédition du major Gray. Cest un fiasco. Epuisé, démuni, il doit renoncer. Il sembarque sur un navire du commerce triangulaire (vraisemblablement un navire négrier) qui part pour la Guadeloupe avant de rallier Bordeaux.
Il revient à Saint-Louis en 1818, et se joint à une nouvelle expédition britannique, partie cette fois à la rescousse du major Gray, prisonnier d'un roitelet local. Nouvel échec, lexpédition renonce devant lhostilité des populations rencontrées. Malade il est rapatrié vers la France. Depuis Lorient, Caillié sembarque pour quelques voyages vers les Antilles. Il économise pour subvenir aux frais de son expédition. |
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En 1824, il peut enfin revenir au Sénégal pour réaliser son rêve de jeunesse. Le baron Roger, gouverneur de Saint-Louis tente de le dissuader et lui fait valoir qu'un grand nombre d'Européens ont déjà perdu la vie en tentant de rejoindre Tombouctou, La cité interdite aux chrétiens. Mais Caillié a un plan : simmerger dans la culture musulmane. Avec laccord du gouverneur, il passe neuf mois dans une tribu maure. Là, il apprend larabe, lit le Coran, se convertit à LIslam sous le nom dAbd Allah (lesclave de Dieu).
A son retour, le 11 mai 1825, les autorités françaises refusent de laider dans son projet, il se tourne donc vers les anglais. Il passe un an en Sierra Leone, il travaille et économise pour payer le matériel de son expédition. Consterné, il apprend quun officier britannique, Alexander Gordon Laing, quitte Tripoli, avec une petite escorte et le soutien officiel du gouvernement britannique pour rallier la mythique Tombouctou. Caillié hâte son départ, il se joint à une caravane mandingue qui quitte Saint-Louis le 19 avril 1827. |
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Cailliè en costume arabe
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Pour éviter, tout problème avec la langue arabe, son grand nez et sa couleur de peau, il sinvente une enfance égyptienne puis un enlèvement par les troupes bonapartistes suivit dune séquestration en France des années durant. Libre, il est là pour rallier son pays dorigine.
Après onze mois, la caravane arrive à Djenné. Là, il apprend lassassinat du Major Laing et découvre sur le marché des produits européens, qui témoignent de la vivacité des échanges commerciaux. Le 23 mars 1828, il sembarque sur une pirogue qui descend le Niger. Trois semaines de navigation le mènent jusquà son but. Le 20 avril 1828, un an jour pour jour après son départ de Saint-Louis, le rêve de sa vie se réalise enfin. Il aborde à Cabra (Kabara) le port de Tombouctou. Le lendemain, toujours costumé en arabe, Il pénètre dans la ville. La déception est immense. La ville noffre plus rien de sa splendeur passée. Rien des richesses espérées, ni de l’effervescence culturelle annoncée, la ville a de plus été récemment pillé par les Touaregs. |
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Le Major Laing
1793 - 1826 |
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Caillié passe deux semaines dans la cité interdite. Il compile prudemment ses notes entre les pages de son Coran.
"Tombouctou n'offre au premier aspect qu'un amas de maisons en terre mal construites. Cependant il y a je ne sais quoi d'imposant à voir une si grande ville élevée au milieu des sables." Le 4 mai 1828, il quitte la ville où chaque jour sa sécurité est un peu plus menacée, et se joint à une caravane maure qui remonte vers le Maroc. La traversée du désert est épique, 52 jours daccablement. Enfin il arrive au Maroc, épuisé, en loques, Fès le 12 août, puis Rabat et pour finir Tanger le 27 septembre. Le vice-consul de France, Monsieur Delaporte, membre de la Société de Géographie, mesure lexploit de Caillié et laccueille chaleureusement. Il lui assure le rapatriement digne du grand explorateur, quil est devenu. |
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Tombouctou - dessin de René Caillié
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Le 5 décembre 1828, à Paris, en présence du paléontologue Georges Cuvier, la Société de Géographie fête René Caillié et lui remet la somme de 10.000 francs promise au premier Européen qui ramènerait une description de Tombouctou.
La France le fait Chevalier de la légion dhonneur. René Caillié publie en 1830, son « Journal dun voyage à Tombouctou et à Jenné dans l'Afrique centrale, précédé de remarques géographiques par M. Jomard. » C'est aussitôt un grand succès de librairie. L'explorateur peut désormais se reposer. Il revient dans sa région natale du Saintonge, à Beurlay. Il devient maire de son village et s'éteint de maladie le 15 mai 1838, à 39 ans, marié et père de quatre enfants. |
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Le Périple de René Cailliè
avril 1827- septembre 1828 |
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Pour l'Histoire, René Cailliè n'est pas le premier européen a être entré à Tombouctou, mais il est le premier a en être sorti vivant.
Aux portes du Sahara, un panneau porte toujours cette étrange inscription : Tombouctou, 52 jours |
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